L'éclectisme

(Ouvrage épuisé, en cours de révision pour nouvelle publication).

Rien n’a été plus contesté, dans l’activité philosophique, que la tendance à l’éclectisme et le mot lui-même a fini par devenir synonyme d’absence de philosophie. Dire d’une pensée, qu’elle est un éclectisme, c’est dire qu’elle est une collection rhapsodique d’idées toutes faites, sinon incohérentes, du moins non reliées entre elles.
Mais l’éclectisme n’est peut-être pas ce qu’on en dit et il est un domaine dans lequel il reprend un sens positif, c’est le domaine artistique. Un artiste éclectique est un artiste en quelque sorte libre, qui ne se laisse enfermer dans aucune école ni aucun style, tout en n’en refusant aucun. Il prend ici et là, selon son gré, de quoi produire. Nous avons l’art pour sauver la philosophie…
On ne peut plus, aujourd’hui s’en tenir aux condamnations prononcées contre l’éclectisme qui est une méthode dont on ne peut se passer et une pratique, sans doute occultée, mais universelle.
Faut-il alors réhabiliter Victor Cousin, notre philosophe maudit ? Notre philosophe Louis-Philippard du « juste milieu » ? Oui, certainement, mais ce sera pour une autre fois.
Ici, on voudrait montrer qu’elle est une solution propre à un problème philosophique général : le conflit des métaphysiciens entre eux. Cousin ne fait pas autre chose que poser, en France, la question qui était celle de Kant. Il apporte sa solution, l’éclectisme, comme Kant propose la philosophie critique ou Hegel la dialectique. La solution cousinienne est-elle mauvaise ? C’est une autre question, mais au moins, pour y répondre, il faut commencer par prendre l’éclectisme au sérieux.
Car en profondeur, l’éclectisme est une philosophie du temps et non une philosophie des formes ou de l’absolu : la philosophie, c’est toute l’histoire de la philosophie et non celle de tel ou tel auteur.

Sommaire :

INTRODUCTION

Chapitre 1.  L’ÉCLECTISME AVANT COUSIN

1. Origine de l’éclectisme ; 2. L’éclectisme antique : l’école d’Alexandrie ; Caractères de l’éclectisme alexandrin ; Bilan du néo-platonisme. 3. L’éclectisme médical antique . 4. Le dix-huitième siècle. Diderot et l’Encyclopédie. Diderot, critique de l’éclectisme antique. Éclectisme et  syncrétisme. Une philosophie particulière et domestique. La méthode éclectique selon Diderot. Conclusion : éclectisme et scepticisme. Remarques sur Leibniz.

Chapitre 2. Victor COUSIN

1. La philosophie et l’exigence de systématisation.
2. Les quatre systèmes philosophiques. Premier dogmatisme : le sensualisme. Second dogmatisme : l’idéa­lisme. Sortie du dogmatisme : le scepticisme. Le mysticisme, mauvaise solution au scepticisme. Ordre d’apparition des quatre systèmes.
3. Les systèmes abusifs. Les philosophies de la nature et leur fatalisme. Le panthéisme.
4. L’éclectisme comme solution. La résolution du conflit des systèmes. L’éclectisme n’est pas une conciliation. L’éclectisme en lui-même est sans contenu. L’éclectisme comme histoire de la philosophie. Éclectisme et finitude. La pensée contre ses propres tendances.
5. Éclectisme, philosophie et religion.

Chapitre 3. L’ÉCLECTISME ET SON DESTIN

Le succès de l’éclectisme cousinien.
Critiques de l’éclectisme.
L’éclectisme artistique et littéraire.

CONCLUSION

BIBLIOGRAPHIE