Projet de programmes pour le Cycle 2

La réforme des programmes ( Conseil Supérieur des Programmes)

Malgré le titre boute-feu du "Monde" (14 avril 2015), le travail du Conseil Supérieur des Programmes n'a rien d'un "chamboule-tout". Il reste dans la continuité des réformes antérieures et va même jusqu'à corriger les erreurs les plus manifestes, comme, par exemple, l'abandon de la chronologie en Histoire, par exemple. Et il met l’accent sur la maîtrise de la langue, ce qu’il fallait faire.
Il reste cependant dans une définition des programmes par compétences et non par notions, mais c'est peut-être parce qu'un retour aux notions n'est plus guère possible, étant donné les populations scolaires et les attentes des parents, selon les territoires, comme disent les géographes qui ont succédé aux sociologues.
Digression : ce passage de témoin des sociologues aux géographes est particulièrement intéressant.
Apparemment, ces nouveaux "programmes" n'interdisent rien. Chaque enseignant peut se donner les exigences qu'il pense pouvoir obtenir et ceci est certainement un très bon point. Le travail en équipe est possible, mais il est à mettre en œuvre par les enseignants eux-mêmes. Il n’est pas imposé. N’étant pas imposé, il s’imposera. Il fallait redonner à chaque maître la maîtrise de son travail. C'est peut-être le bon côté d'une définition des programmes par compétences plutôt que par notion : il revient aux enseignants de déterminer, dans le domaine concerné, quelles notions peuvent être utilement abordées. Espérons que c’est cela qui est prévu.
Autre bon point, la scolarité obligatoire est conçue comme un tout et non plus comme préparatoire aux niveaux supérieurs : la maternelle pour le CP, le primaire pour la Sixième, le collège pour le lycée, etc. Espérons que ce tout sera substantiel et que s’arrêter en fin de troisième pourra être un vrai choix.
En revanche, ces programmes actent le fait que l'école ne sera pas la même en tout point du territoire. Dans les bons quartiers, on aura des activités scolaires ambitieuses tandis qu'ailleurs, elles ne seront que ce qu'elles pourront être. La chasse aux "bonnes écoles" n'est pas terminée.
Ce n'est donc pas la bonne réforme, mais on ne peut pas dire qu'elle soit mauvaise... dans l'état actuel de ce qu'on en sait. Car le Conseil National des programmes est une chose, la mise en œuvre qu'en fera l'administration en est une autre et la réception par les enseignants et les parents, une tout autre... Et il y des marchands dans le temple.
Mais... à suivre.

PS : Pour savoir ce qu’on peut en savoir :

 

http://www.youscribe.com/catalogue/tous/actualite-et-debat-de-societe/programme-scolaire-2015-projet-du-conseil-superieur-des-programmes-2566736