Préférendum ou référendum?

Referendum ou préférendum ?

Attention au langage...
Le préférendum, que quelques politiques et journalistes sont en train de mettre en avant, a l’air d’un référendum, mais n’en est pas un.
Le préférendum demande à l’électeur un avis et n’est qu’une consultation d’opinions même si, par la suite, des techniciens vont tenter d’en tirer des conclusions.
Le référendum, en revanche, ne demande pas à l’électeur son avis. Il lui demande sa décision. C’est oui ou c’est non !
L’opinion manifeste un état de l’humeur du moment. Le vote est une décision prise.
Une opinion est un avis qui n’engage à rien, qui dépend des circonstances et dont on peut change facilement. Elle est sans fondement, sans justifications et si elle est utile, elle l’est comme un moment dans le processus personnel de la prise de décision. Au contraire, une décision est une prise de responsabilité qui suppose qu’on ait mûrement réfléchi.
Aussi le référendum, par nature, est une loi fondamentale, supérieure même aux lois votées par le Parlement. Pour l’abroger, il faudra un autre référendum.
Le référendum est ainsi un moment de sagesse que la République demande à chacun, un moment où il s’agit de considérer l’intérêt général par delà ses mouvements d’humeur ou ses émotions. Mieux, un moment où l’on comprend que l’intérêt général est, justement, l’intérêt de chacun. C’est pourquoi ce qui est décidé est souverain. En ce sens, le référendum est l’exercice majeur de la souverainement, le cœur même de la démocratie, du peuple en tant que peuple et non plus en tant que populace.

La fausse solution du préférendum, souvent soutenue par des stratèges en réponse au paradoxe dit de Condorcet, ne demande au votant aucune réflexion et laisse toute la place aux « spécialistes » et aux experts hautement compétents pour interpréter, sous couvert d’un calcul, les résultats.