Ne s’est-on jamais demandé ce qu’impliquait l’expression vivre ensemble ou sa forme substantivée le « vivre ensemble » ?
Qu’il faut apprendre à vivre ensemble ?
Mais cela s’appelle la république.
En république on vit facilement ensemble par le seul respect des lois qui sont des lois voulues par la majorité des citoyens. C'est la république démocratique.
Alors, pourquoi lui préférer cette nouvelle expression « vivre ensemble » ?
Je vais tenter deux réponses.
1. Dire « vivre ensemble » n’est qu’une autre façon de dire « république ».
Soit. Si ce n’est que cela, ce n’est rien. Je préférerais tout de même qu’on garde les références à la république et à la démocratie.
2. Mais si c’était autre chose ? Si, par exemple, le « vivre ensemble » marquait la fin de la république et le début d'une juxtaposition plus ou moins pacifique entre des communautés et entre des communautés ayant chacune leurs propres règles ?
Communautés religieuses, ethniques, d'origine, d'"orientations" sexuelles... Toute communauté est possible. Disons : est communauté tout groupe qui se sépare des autres, réclamant de vivre sous ses propres règles, fussent-elles contraires aux lois, lesquelles doivent alors s'adapter.
Voilà comment un simple changement de vocabulaire, subrepticement introduit car on ne dira surtout pas de quoi il s'agit, peut entraîner un changement de... civilisation. Mais... ne soyons pas mauvaise langue. Surtout qu’on va nous répondre que la république se conjugue en diverses manières. Car, n'est-ce pas, tout n'est que langage, alors la république n’est qu’un mot. Vieilli ?
Note. J’ai moi-même commis, il y a quelques années maintenant, une collection d’éducation civique intitulée, justement, « Vivre ensemble ». Mais c’était l’époque Chevènement. La république véritable était alors le fond même de la pensée. Je ne le referais plus. Promis !