Brexit, UE et la notion d’intérêt général

On aimerait croire que l’Union européenne est un club de vertu dans lequel chaque membre ne voit que l’intérêt général avant son intérêt propre.

Las, ce n’est pas le cas, sauf, peut-être, celui de la France. Notre pays est peut-être le seul pays de l’Union européenne à ne jamais défendre ses intérêts ou à ne les défendre que très mollement. En revanche le Royaume-Uni et l’Allemagne défendent parfaitement les leurs et n’ont jamais rien d’autre en vue.

Regardons le Royaume-Uni. Dès 1984, Margaret Thatcher martèle « I want my money back ! » au motif que la contribution nette de son pays est supérieure à ce qu'elle reçoit. Mais si l’on n’accepte de payer que la stricte somme qu’on reçoit par ailleurs, où est la communauté ? Elle obtient cependant satisfaction en menaçant de quitter l’Union. Bien sûr, le RU a refusé l’Euro. Il a refusé d’entrer dans l’espace Schengen (qui n’est pas une institution de l’Union, il est vrai) : pas de problème. Il a obtenu de ne pas appliquer la Charte des droits fondamentaux, etc.

L’Allemagne n’a pas fait autre chose, n’acceptant que ce qui est de son intérêt refusant résolument ce qui ne lui est pas favorable. Il suffit de regarder le statut et le fonctionnement de la Cour Constitutionnelle de Karlsruhe : rien n’est supérieur au droit national allemand. Ce qui n'est pas le cas chez nous.

Au final, ce sont les Britanniques et les Allemands qui ont raison. Ils sont les vrais gaullistes.

Peut-être l’esprit de soumission qui anime la politique européenne de notre pays vient-il d’une dérive étrange de notre éducation publique… On enseigne que la France est un pays coupable. Coupable du commerce triangulaire. Coupable d’avoir colonisé. Coupable d’avoir mal décolonisé. Coupable de racisme, d’être x-phobe polymorphe. Et j'oublie les Croisades. Et aussi l'Inquisition. Et aussi le rétablissement de l'esclavage...

Nous avons accepté de détourner l’histoire de France contre la France, nous avons accepté de ringardiser le drapeau tricolore, nous avons accepté que les enfants des écoles ne soient plus instruits sur leur propre pays et nous applaudissons ceux qui nous répètent que nous ne sommes plus qu’un tout petit pays

Quelle conclusion ? C’est que tout est guerre, même la paix et qu’il faudrait réapprendre à se battre. Et d’abord contre une démoralisation qui ne sert que nos « amis ». Nous abordons la confrontation mondiale avec l'esprit des Bourgeois de Calais, la corde au cou.

Autre conclusion ? Appliquée aux États, la notion d’intérêt général est une notion floue, destinée à flouer les peuples les plus généreux. Il n'existe que des intérêts propres. Nous sommes de ces peuples-là. Sans doute même, le seul. Comme disent les diplomates anglais, la France est le seul pays qui ne défend jamais ses intérêts.