Les ABCD de l'égalité

Aux collègues qui trouvent que je devrais réagir à cette « expérimentation »...
J'avais décidé de m'abstenir, car rien de tout ceci ne me paraît mériter de prendre la plume (ou le clavier). Ce n'est qu'un feu de paille dont l'effet sera nul. En fait il sera nul quant au plan visé (les fameux « stéréotypes de genre ») mais en revanche il aura contribué à aggraver la défiance des parents contre l'école.*
Il faut être clair : l'école ne devrait pas s'occuper de la sexualité des enfants.

1. Il est vrai que le film Tomboy, ce n'est rien. Papa porte une robe, c'est comme il veut ! Tango a deux papas et pourquoi pas ? (B. Boutigon). D'accord. Dis... Mamans (M. Douru). Bon ! Un livre pour le touche-pipi (Christian Bruel) ? Alleeeeeez, c'est charmant. Jean a deux mamans (Ophélie Texier), Drôles de familles, Les deux mamans de Petirou, Mes mamans se marient, La fête des deux mamans, Le baiser de la lune (vidéo d'animation sur l'amour de deux... poissons-garçons), Zazi a-t-elle un zizi (sorte de marionnettes)... Tous à poil ? C'est rigolo ! Mais... « à poil la maîtresse »  quand même ! Et c'est un slogan, qui n'est pas de l'âge des enfants, mais... bon ! Pourquoi pas.
Tous ces livres et spectacles ne sont rien... pris séparément. Mais tous ensemble, à l'école, dans les bibliothèques, à la maison, c'est un déferlement, sorte de « traitement » de masse.
Phénomène de société, sans doute car il se passe la même chose dans tous les pays riches : la sexualité des enfants intéresse bien du monde. Serait-ce une de ces résurgences périodique de la pédophilie de 68 ?

2. Le risque de perturbation des repères de l'enfant par une insistance trop lourde sur les questions de mœurs et de sexualité est en effet à craindre. Mais cet ABCD ne sera d'aucun effet sinon d'affaiblir la confiance en l'école en la mettant au service des modes et des factions. Car si on peut entendre le ministère assurant ne pas vouloir manipuler la sexualité des enfants, on peut craindre que les associations autorisées à intervenir dans les écoles ne soient pas toutes innocentes. Mais restons confiants, l'école saura se préserver.

3. Plus désolante est la situation infantilisante faite aux professeurs des écoles. Les conférences pédagogiques tenues par des intervenants militants, souvent en extase devant ces « nouveaux combats » et presque toujours courtisans du pouvoir sont d'un niveau intellectuel et culturel très faible. Un professeur des écoles à bac plus quatre ou cinq ne serait donc pas capable de s'apercevoir de lui-même qu'il existe des préjugés à combattre ? Serait-il moins bon que les instituteurs d'autrefois ?
Mon conseil ? Faire le gros dos en attendant que tout cela passe, continuer à désamorcer les préjugés et pas touche à la sexualité des enfants.
Personnellement, je n'arrête pas de le dire, je ne suis pas très favorable aux intervenants extérieurs. Plus il y en aura et moins le maître sera un maître et plus l'école sera à la dérive.

* Selon une enquête du CEVIPOF 68 % des Français font confiance à l'école. Est-ce suffisant, quand l'armée est à 80 % et la police à 73 % ? Ou bien veut-on que l'école rejoigne la justice (46%), les médias (23%) ou les partis politiques (8%) ? L'école devrait être à 95 % !